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Réseaux sociaux : pourquoi les professionnels doivent se former

Cyril Bladier forme les professionnels aux nouveaux outils digitaux, en particulier aux réseaux sociaux. Pour ce « digital Evangelist », il y a un fossé abyssal entre les utilisations personnelles et professionnelles des Twitter et autres Facebook. Et donc un besoin urgent de formation…

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Numérique : « L’être humain n’aime pas le changement »

« L’être humain n’aime pas le changement ». Pas de chance, le numérique change tout le temps. Depuis 6 ans qu’il observe les entreprises dans leur transformation numérique, Cyril Bladier observe une résistance au changement importante, qui ne concerne pas que les seniors. « Si les millenials sont bien sûr plus agiles avec les nouvelles technologies, ils sont nombreux à méconnaître leurs applications professionnelles ». Il prend l’exemple de Facebook : « la génération Y est très habile sur ce réseau social pour son utilisation privée, mais très peu au courant de ses applications business ». Il observe ainsi, lors de ses formations sur les social media, une inexpérience digitale sur des sujets aussi variés que le référencement d’un site web ou l’utilité commerciale de LinkedIn. Un retard particulièrement prégnant dans les grandes entreprises françaises, qui ont du mal à s’adapter au virage digital. Une formation au numérique est donc souvent nécessaire pour accompagner les collaborateurs dans la « numérisation » leurs métiers.

Marketing, RH, relation client : des métiers réinventés

Quelle que soit sa taille, Cyril Bladier précise que tous les métiers de l’entreprise sont concernés par le virage digital. Mais les métiers les plus impactés par la transformation numérique sont ceux tournés vers l’extérieur, à savoir le marketing/commercial, les Ressources Humaines et la relation client. « Pour ces fonctions, la formation n’est plus simplement une mise à jour des compétences, mais bien la réinvention totale d’un métier ». Cyril Bladier prend l’exemple de LinkedIn. « Ce réseau social est le nouveau téléphone du commercial. En quelques clics, il permet de faire de la veille, de prospecter et de se faire connaître dans le monde entier ». Un outil digital qui change radicalement la manière de faire du business. Dernière nouveauté que regarde Cyril pour de futures formations en entreprise : Sociabble, plateforme de curation automatisée de contenus pour les commerciaux. « Une véritable machine à générer du lead ».

Pour impulser un changement aussi radical des modes de travail, les prestataires externes sont souvent le meilleur biais. En général, les TPE et PME privilégient un recours à des chambres de commerces, des étudiants ou des formateurs, plus proches d’eux et de leurs problématiques. Les grands groupes travaillent quant à eux sur des formations en mode projet impliquant des milliers de collaborateurs, d’où une collaboration avec des SSII ou des cabinets de conseils spécialisés. « Il n’y a pas de règles, mais il est souvent plus facile à une voix extérieur de faire passer le message du numérique en entreprise ».

Des dirigeants qui doivent incarner la transformation numérique

Mais pour engager ses collaborateurs dans la transformation numérique, il faut surtout que le topmanagement s’implique à 100%. « Une vraie prise en compte des enjeux numériques par les dirigeants, voilà la priorité numéro 1 ! ».  Si certains patrons montrent l’exemple, comme Carlos Ghosn (plus de 700 000 abonnés sur LinkedIn) ou Frédéric Mazzela (fondateur de BlaBlaCar et auteur de nombreux billets sur l’économie collaborative), il regrette que de nombreux dirigeants ne soient toujours pas actifs ni même présents sur les réseaux sociaux professionnels. « Cela traduit une méconnaissance profonde des enjeux numériques et de la formidable opportunité en termes de visibilité que procurent les réseaux sociaux ». Avant de former le bas de la pyramide, Cyril Bladier recommande donc un accompagnement de son sommet pour insuffler une vraie stratégie digitale durable au cœur des entreprises.